Je suis ce que je ne suis pas
Je repensais à ce que je pensais ce matin. 4 jours de congés me suffisent à divaguer dans des questions de merde !
Mais en y réfléchissant, on passe la plupart du temps à définir ce qu’on a ou ce qu’on est en contradiction avec ce qu’on a pas ou ce que l’on est pas. Je repensais à l’écrit d’une diariste qui m’a plongé dans un état de reflexion profond quand j’ai compris que cette personne définissait son état de volonté d’être quelque chose en sachant qu’elle n’était pas ce qu’elle voulait être, elle connait donc ce qu’elle est en sachant ce qu’elle n’est pas. Ho j’ai rien compris à ce que je viens d’écrire, pourtant tout est tellement clair dans ma tête.
Dans notre société, dans notre évolution, on a prit l’habitude de définir ce que nous sommes par ce que nous ne sommes pas, en sachant très bien que si je ne suis pas ça, alors je suis çi. On reste trop dans nos schémas de ce qui est prédéfini.
Si je veux être libre, ce n’est pas pour être libre, mais c’est pour ne plus être non-libre
ou même, si je veux être heureuse, ce n’est pas pour être heureuse, mais c’est pour ne plus être malheureuse. Et qui sait si je suis heureuse, je voudrais un peu de malheur pour encore être ce que je ne suis pas.
Et ça rejoint Schopenhauer quand il dit que l’Homme se consacrera toujours à assouvir des désirs qui réapparaissent à jamais.
Le pire c’est que quand je dis que je ne suis rien, et que nous tous, autant que nous sommes, nous ne sommes rien. Qu’est-ce qui est quelque chose ? Comment je pourrais définir l’être quelque chose alors que je n’ai rien pour le comparer. Je ne sais déjà pas ce qui est quelque chose. Mais je peux affirmer qu’à l’échelle de l’existence humaine, je ne suis rien. Je définis ici le contraire de ce que j’ai dis avant. C’est comme si que je disais que je ne suis pas heureuse. Si je peux affirmer que je ne suis pas heureuse, alors je sais ce que c’est que d’être heureuse. Pourtant là, je ne sais pas ce que c’est d’être quelque chose, et j’affirme que je ne suis rien.
Peut-être qu’à cette échelle, être quelque chose n’existe même pas, on pourrait définir son contenu sans citer son contraire.
Et on est sans cesse en train de définir nos vies par nos contraires. Actuellement, je sais ce que je n’ai pas, j’ignore ce que j’ai, mais je ne sais pas pour autant ce que je veux. Est-ce que avec un cdi je serais heureuse ? je ne sais pas, mais avec un contrat intérim non en tout cas.
Est-ce que avec un logement indépendant je serais heureuse ? Je ne sais pas non plus, mais avec le contraire non.
Alors en ce moment, je me définis surtout avec ce que je ne m’identifie pas, du coup, je n’avance pas, on ne peut même pas dire que je rêve. Je patauge. J’ai peur. Oui voila, j’ai peur de découvrir ce que je peux avoir ou ce que je peux être. Je préfère ne pas être ou faire avec ce que je n’ai pas, au moins je connais, et c’est déjà plus rassurant.
Je sais que je n’ai pas de cdi, ni de logement independant, ni d’amis, je connais tout ça, je ne l’ai pas, donc je me sens en zone de confort. Et si j’avais ce que je pourrais avoir ? un cdi, un logement, des amis. Drôlement flippant.
C’est officiel, je préfère avoir ce que je n’ai pas, ou plutôt être ce que je ne suis pas. Alors maintenant la question est de savoir si un jour je pourrais me définir avec ce que j’ai ou ce que je suis.