Tomber huit fois, se relever neuve

Fin de mon suivi psy

Voilà la fin. J’y pensais depuis un moment, ce moment je l’ai idéalisé, je l’ai redouté, je l’ai appréhendé, mais pas imaginé comme ça. Alors le temps est passé et ce moment est venu, il est passé, maintenant il est parti.

Encore ce matin, je me lève, je pars en vélo et je me bougonnais "ho non j’ai pas envi d’y aller", ça a toujours été ça, à chaque fois ! Puis j’entre, elle m’accueille et on parle. Hé oui je vais bien, malheureusement je vais mieux haha. On est sur le point de conclure et voilà, elle me sort la phrase de conclusion, "je pense qu’on peut arrêter là, il me semble que vous allez mieux", ho oui, certainement. "En tout cas, j’étais contente d’avoir travaillé avec vous, vous êtes très intelligente et aussi très sensible, c’était facile de travailler avec vous, j’en ai même fais part à mon superviseur". Elle fini sa phrase, ok ok… ah merde ! C’est à mon tour de faire une phrase d’adieu ? J’improvise un truc complétement à l’arrache, complétement nul. Je lui demande si je peux lui apporter un cadeau pour la remercier, elle me dit si je veux mais ce n’est pas nécessaire, je la vois gêné alors je suppose que ça ne se fait pas, ce n’est pas dans l’éthique, elle me dit non. Ok, pas de soucis.

"Merci, aurevoir"

Je ferme la porte d’entrée. C’est tout ? Je m’imaginais en pleurs, dans la souffrance. Oui, je suis triste, même très triste de ne plus avoir mes rdv, mais cela signifie que j’ai avancé. Ca y est, j’ai avancé. Je peux marcher seule dans la rue, sens propre comme figuré. Elle m’a vu pleurer, elle connait les petits détails de ma vie, l’intimité, et là c’est fini. Après 2 ans déjà.
Comme je lui ai dis, je commence à me faire à l’idée que je dois accepter l’inéluctable, je ne peux pas changer ce qui doit arriver, alors accepte-le. J’accepte la fin de la vie. J’accepte la fin de mon suivi.
Je suis un peu triste, mais je suis très heureuse car j’ai grandi, grâce à elle, grâce à moi, grâce à notre travail. Un infini merci.

En sortant, j’avais envie de me récompenser, je me suis acheté des conneries, un paquet de bonbon et un à chacun dans la famille, ma nièce, mon neveu, mes parents. Aujourd’hui je fais un écart, et puis je repars en guerre.
Même la psy à trouvé ça étonnant en arrêtant de fumer et boire que je ne prenne pas de poids !
Je me rappelle quand j’avais 14 ans, que je pleurais dans ma chambre le soir de mon anniversaire et j’avais dis à voix basse, le plus beau cadeau d’anniversaire que je puisse recevoir est un rdv avec un psy, un jour j’irais chez le psy, est ce sera le plus beau jour !
C’est mon moi de 14 ans qui me dit merci Boulite, d’avoir pris ton courage pour me permettre de sourire aujourd’hui. Bon, j’arrête d’en parler parce que je sens les larmes monter.